le 9 avril 2024 dans Débat
Dans un passage célèbre de son traité De la Genèse au sens littéral, saint Augustin blâme vigoureusement les chrétiens qui font preuve de témérité dans l’interprétation scripturaire, et il leur montre les dommages causés par leur légèreté : lorsqu’on prête à tort à la Sainte Écriture une doctrine dont le raisonnement ou l’expérience prouvent la fausseté, on lui ôte toute crédibilité aux yeux des savants païens, et on l’expose au rire des infidèles.
Il arrive souvent que même un non chrétien ait des connaissances, obtenues de manière très certaine par le raisonnement ou par l’expérience, sur la terre, sur le ciel, sur les autres éléments de ce monde, sur le mouvement et la révolution des astres, ou encore sur leur taille et les distances qui les séparent, sur les éclipses du soleil et de la lune, sur le cours des années et des saisons, sur la nature des animaux, des arbrisseaux, des pierres, et sur les autres choses de ce genre. Or il est extrêmement indécent et néfaste, et c’est un mal à éviter par-dessus tout, qu’un tel individu entende un chrétien délirer sur ces questions en prétendant parler selon les Écritures, et que, le voyant éloigné de la vérité de toute la distance qui sépare une extrémité du ciel de l’autre, comme on dit, il ait de la peine à contenir son rire. Ce qui est fâcheux, ce n’est pas tellement qu’un homme fasse l’objet de moqueries pour ses erreurs ; c’est plutôt que nos auteurs acquièrent la réputation, auprès de ceux qui ne sont pas des nôtres, d’avoir pensé de même, et qu’ils soient critiqués et rejetés comme des ignorants, au grand détriment de ceux dont le salut nous tient à cœur. En effet, lorsque ceux-ci auront surpris l’un des chrétiens se trompant sur un sujet qu’eux-mêmes connaissent parfaitement, et tirant son opinion frivole de nos Livres, comment ajouteront-ils foi à ces Livres sur la résurrection des morts, sur l’espérance de la vie éternelle, sur le royaume des cieux, alors qu’ils les croiront erronés à propos de faits qu’ils ont dès à présent pu constater par l’expérience ou par des calculs incontestables ? On ne saurait assez dire l’embarras et la tristesse que causent aux frères prudents ces [chrétiens] téméraires et présomptueux, qui, réfutés et confondus à propos de leur opinion incorrecte et fausse par ceux qui ne respectent pas l’autorité de nos Livres, et voulant défendre ce qu’ils ont affirmé avec la témérité la plus insensée et la fausseté la plus manifeste, cherchent à citer ces saints Livres à l’appui de leur idée, ou en récitent de mémoire de nombreux extraits, croyant y trouver des témoignages en leur faveur, alors qu’ils ne comprennent ni ce qu’ils disent, ni à quel sujet ils l’affirment1.
Invoquant ces graves avertissements de saint Augustin, un lecteur de mon livre m’a déclaré qu’il lui semblait imprudent de rejeter la théorie de l’évolution en s’appuyant sur la Sainte Écriture ; mieux vaudrait, selon lui, rester ouvert à une exégèse évolutionniste du récit biblique, de peur que celui-ci ne soit tourné en dérision par les incroyants qui considèrent l’évolution comme un fait établi.
Cette attitude, nous allons le voir, ne peut en aucun cas se réclamer de saint Augustin, et elle conduit précisément à l’inconvénient qu’elle prétend éviter : attirer sur la foi et la religion les moqueries des infidèles.
La pensée de saint Augustin
Les exhortations à la prudence reproduites ci-dessus sont formulées par saint Augustin dans un cas précis, quoique fréquent dans les premiers chapitres de la Genèse, qui font l’objet de son traité : le cas des textes difficiles à comprendre, et susceptibles de plusieurs interprétations. Pour le voir, il suffit de lire ce qui est dit quelques lignes auparavant :
Dans les matières obscures et entièrement cachées à nos yeux, lorsque nous lisons dans les écrits divins des propos qui peuvent, sans dommage pour la foi dont nous sommes imprégnés, donner lieu à de multiples interprétations, ne nous hâtons pas d’affirmer précipitamment l’une d’entre elles, de peur que, si celle-ci venait à être réfutée par un examen plus attentif de la vérité, nous ne succombions, luttant pour notre opinion et non pour celle des divines Écritures, de sorte que nous cherchions à prêter aux Écritures notre pensée, alors qu’il faudrait plutôt chercher à faire nôtre la pensée des Écritures2.
Ce sont ces textes difficiles qui risquent d’être interprétés de manière erronée, voire préjudiciable à la crédibilité de la Sainte Écriture. Saint Augustin explique comment il a, pour sa part, veillé à éviter ce danger dans son traité sur la Genèse :
Soucieux de faire preuve à cet égard de circonspection et de vigilance, j’ai, autant qu’il m’a été possible, dégagé et proposé de multiples interprétations des paroles du livre de la Genèse qui ont été enveloppées d’obscurité pour nous exercer, me gardant d’affirmer témérairement quelque chose au détriment d’une autre explication peut-être meilleure, afin de laisser chacun, selon ses propres lumières, retenir ce qu’il pourra comprendre ; et lorsqu’il ne parvient pas à l’intelligence de l’Écriture, qu’il rende gloire à Dieu et se pénètre de crainte3.
Mais il ne faudrait pas, sous prétexte que la Sainte Écriture est parfois obscure et qu’une erreur d’interprétation peut donner prise au rire des infidèles, en venir à remettre en question le sens de tous les passages scripturaires, et particulièrement de ceux que certains incroyants pourraient juger ridicules. Si l’on agissait ainsi, il ne resterait plus grand-chose de la foi catholique. Saint Augustin, quant à lui, se garde bien de tomber dans cet excès ; voici ce qu’il dit un peu plus loin :
J’ai appris qu’il n’y a pas à hésiter lorsqu’il s’agit de faire selon la foi la réponse qui doit être faite à ceux qui cherchent chicane aux Livres de notre salut : à chaque fois qu’ils peuvent démontrer par des preuves véritables un fait concernant la nature des choses, nous devons montrer que celui-ci ne s’oppose pas à nos Écritures ; mais à chaque fois qu’ils tirent de leurs ouvrages une doctrine contraire à nos Écritures, c’est-à-dire à la foi catholique, nous devons montrer à notre tour par quelque moyen, ou bien croire sans hésitation, qu’il s’agit d’une complète erreur ; et nous devons adhérer à notre Médiateur, en qui sont renfermés tous les trésors de la sagesse et de la science, de manière à n’être ni séduits par le bavardage d’une fausse philosophie, ni effrayés par la superstition d’une fausse religion4.
On le voit, saint Augustin juge tout à fait possible de parvenir à des certitudes concernant le sens de la Sainte Écriture5, et absolument obligatoire de rejeter les doctrines qui lui sont contraires, même lorsqu’elles sont défendues par certains savants6 et servent de prétexte pour attaquer la religion. Cet enseignement de saint Augustin coïncide d’ailleurs exactement avec celui du magistère de l’Église7, et s’impose par conséquent à tout catholique.
Dans le cas qui nous intéresse, saint Augustin affirme hautement qu’Adam fut créé sans parents, à partir de terre, et que ceux qui en doutent sont des incrédules8. Il estime donc que le récit de la création de l’homme est assez clair pour permettre cette conclusion ferme, et l’on ne peut se réclamer de lui si l’on refuse de souscrire à sa conclusion en invoquant les recommandations qu’il donne pour les cas obscurs. Au contraire, la fidélité à saint Augustin consiste à défendre sa position en dépit des contestations et des railleries des infidèles.
Le danger du concordisme
Ceux qui s’efforcent de concilier la théorie de l’évolution et la Sainte Écriture cherchent à contenter tout le monde, mais courent le risque de ne satisfaire personne. Leurs hypothèses s’accordent mal avec la théorie de l’évolution, dont elles brisent la cohérence en introduisant une singularité à l’origine de l’espèce humaine9. Elles s’accordent plus mal encore avec la Sainte Écriture, car elles contredisent l’interprétation qui en est unanimement donnée par les Pères, interprétation que l’Église tient pour décisive et obligatoire10. Il y a donc lieu de se demander si elles parviennent réellement à convaincre les incroyants et à faire cesser leurs moqueries, ce qui est le but qu’elles affichent.
Afin de nous en rendre compte, nous allons observer la façon dont le fameux biologiste évolutionniste et athée militant Richard Dawkins a réagi au message adressé par Jean-Paul II à l’Académie pontificale des sciences le 22 octobre 1996. D’une part, Richard Dawkins est un excellent représentant de ces savants irréligieux dont les concordistes voudraient éviter les railleries ; d’autre part, le message de Jean-Paul II est sans doute l’affirmation la plus célèbre qui ait jamais été faite d’un accord possible entre la théorie de l’évolution et la doctrine catholique.
Dans son message, Jean-Paul II ménage autant qu’il le peut la théorie de l’évolution. Il se garde de toute allusion à la création du premier homme, et s’abstient même de renouveler explicitement la condamnation du polygénisme. Le seul point sur lequel il insiste est la spiritualité de l’âme humaine et sa création directe par Dieu. Voici le plaidoyer par lequel il espère faire accepter cela aux évolutionnistes :
Avec l’homme, nous nous trouvons donc devant une différence d’ordre ontologique, devant un saut ontologique, pourrait-on dire. Mais poser une telle discontinuité ontologique, n’est-ce pas aller à l’encontre de cette continuité physique qui semble être comme le fil conducteur des recherches sur l’évolution, et ceci dès le plan de la physique et de la chimie ? La considération de la méthode utilisée dans les divers ordres du savoir permet de mettre en accord deux points de vue qui sembleraient inconciliables. Les sciences de l’observation décrivent et mesurent avec toujours plus de précision les multiples manifestations de la vie et les inscrivent sur la ligne du temps. Le moment du passage au spirituel n’est pas objet d’une observation de ce type, qui peut néanmoins déceler, au niveau expérimental, une série de signes très précieux de la spécificité de l’être humain11.
Et voici le commentaire de Richard Dawkins sur ce passage :
En clair, Dieu est intervenu à un moment de l’évolution des hominidés pour injecter une âme humaine dans une lignée auparavant animale (Quand ? Il y a un million d’années ? Deux millions d’années ? Entre Homo erectus et Homo sapiens ? Entre Homo sapiens « archaïque » et Homo sapiens sapiens ?). Cette injection soudaine est nécessaire, bien sûr, sans quoi il n’y aurait aucune distinction sur laquelle fonder la morale catholique, qui est spéciste jusqu’à la moelle. […] La morale catholique exige qu’il y ait un vaste gouffre entre Homo sapiens et le reste du règne animal. Un tel gouffre est foncièrement anti-évolutionniste12.
Les efforts de Jean-Paul II sont donc inutiles : il saute aux yeux que, d’un point de vue évolutionniste, sa tentative de conciliation est bancale et artificielle. Quant à expliquer précisément comment une origine animale de l’homme pourrait s’accorder avec la Sainte Écriture, Jean-Paul II s’en garde bien ; tout au plus trouve-t-on au début de son propos quelques indications évasives et ambiguës :
Il convient de bien délimiter le sens propre de l’Écriture, en écartant des interprétations indues qui lui font dire ce qu’il n’est pas dans son intention de dire. Pour bien marquer le champ de leur objet propre, l’exégète et le théologien doivent se tenir informés des résultats auxquels conduisent les sciences de la nature13.
Ce silence est assez malhonnête, et cette malhonnêteté n’échappe pas à Richard Dawkins, qui conclut son article par ces mots :
Sans doute, il n’est pas désagréable d’avoir le pape pour allié dans la lutte contre le créationnisme fondamentaliste. Il est certainement amusant de voir l’herbe coupée sous le pied des créationnistes catholiques comme Michael Behe14. Et pourtant, si l’on me donne le choix entre un fondamentalisme loyal d’une part, et la double-pensée15 obscurantiste et hypocrite de l’Église catholique romaine de l’autre, je sais ce que je préfère16.
Ainsi, les incroyants ne sont pas dupes : ils voient bien l’opposition entre la théorie de l’évolution et la Sainte Écriture, et les efforts de conciliation entrepris par les théologiens concordistes ne suscitent de leur part que sarcasmes et blasphèmes. En outre, ces sarcasmes ne visent pas que des théologiens, ce qui serait un petit inconvénient ; c’est l’Église elle-même qui en est victime, parce qu’on lui prête un discours insoutenable qui lui est en réalité étranger. À cet égard, l’attitude concordiste n’est pas moins dangereuse que celle des exégètes téméraires fustigés par saint Augustin.
Finalement, il ne reste qu’une seule issue : s’en tenir au sens véritable de la Sainte Écriture, que nous connaissons avec certitude grâce à l’accord unanime des Pères, comme nous l’enseigne l’Église ; et travailler à réfuter la théorie de l’évolution du point de vue des sciences naturelles, afin de faire taire le rire des infidèles.
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« Plerumque enim accidit, ut aliquid de terra, de cælo, de ceteris mundi huius elementis, de motu et conversione vel etiam magnitudine et intervallis siderum, de certis defectibus solis ac lunæ, de circuitibus annorum et temporum, de naturis animalium, fruticum, lapidum atque huiusmodi ceteris etiam non Christianus ita noverit, ut certissima ratione vel experientia teneat. Turpe est autem nimis et perniciosum ac maxime cavendum, ut Christianum de his rebus quasi secundum christianas Litteras loquentem ita delirare audiat, ut, quemadmodum dicitur, toto cælo errare conspiciens risum tenere vix possit. Et non tam molestum est, quod errans homo deridetur, sed quod auctores nostri ab eis, qui foris sunt, talia sensisse creduntur et cum magno eorum exitio, de quorum salute satagimus, tamquam indocti reprehenduntur atque respuuntur. Cum enim quemquam de numero Christianorum in ea re quam optime norunt errare comprehenderint et vanam sententiam suam de nostris Libris adserere, quo pacto illis Libris credituri sunt de resurrectione mortuorum et de spe vitæ æternæ regnoque cælorum, quando de his rebus, quas iam experiri vel indubitatis numeris percipere potuerunt, fallaciter putaverint esse conscriptos ? Quid enim molestiæ tristitiæque ingerant prudentibus fratribus temerarii præsumptores, satis dici non potest, quod, si quando de prava et falsa opinatione sua reprehendi et convinci cœperint ab eis, qui nostrorum Librorum auctoritate non tenentur, ad defendendum id, quod levissima temeritate et apertissima falsitate dixerunt, eosdem Libros sanctos, unde id probent, proferre conantur vel etiam memoriter, quæ ad testimonium valere arbitrantur, multa inde pronuntiant verba, non intellegentes neque quæ loquuntur neque de quibus adfirmant. » De Genesi ad litteram, I, c. 19 : CSEL 28/1, 28-29 ; PL 34, 261. Les derniers mots sont empruntés à 1 Tim 1, 7. ↩︎
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« Et in rebus obscuris atque a nostris oculis remotissimis, si qua inde scripta etiam divina legerimus, quæ possint salva fide, qua imbuimur, alias atque alias parere sententias, in nullam earum nos præcipiti adfirmatione ita proiciamus, ut, si forte diligentius discussa veritas eam recte labefactaverit, corruamus, non pro sententia divinarum Scripturarum, sed pro nostra ita dimicantes, ut eam velimus Scripturarum esse, quæ nostra est, cum potius eam, quæ Scripturarum est, nostram esse velle debeamus. » Ibid., c. 18 : CSEL 28/1, 27 ; PL 34, 260. ↩︎
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« Ad hoc enim considerandum et observandum libri Geneseos multipliciter, quantum potui, enucleavi protulique sententias de verbis ad exercitationem nostram obscure positis, non aliquid unum temere adfirmans cum præiudicio alterius expositionis fortasse melioris, ut pro suo modulo eligat quisque quod capere possit : ubi autem intellegere non potest Scripturam, Deo det honorem, sibi timorem. » Ibid., c. 20 : CSEL 28/1, 29-30 ; PL 34, 261. ↩︎
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« Didici non hærere hominem in respondendo secundum fidem, quod respondendum est hominibus, qui calumniari Libris nostræ salutis adfectant, ut, quidquid ipsi de natura rerum veracibus documentis demonstrare potuerint, ostendamus nostris Litteris non esse contrarium, quidquid autem de quibuslibet suis voluminibus his nostris Litteris, id est catholicæ fidei contrarium protulerint, aut aliqua etiam facultate ostendamus aut nulla dubitatione credamus esse falsissimum, atque ita teneamus Mediatorem nostrum, in quo sunt omnes thesauri sapientiæ atque scientiæ absconditi, ut neque falsæ philosophiæ loquacitate seducamur neque falsæ religionis superstitione terreamur. » Ibid., c. 21 : CSEL 28/1, 30-31 ; PL 34, 262. Le passage souligné provient de Col 2, 3. ↩︎
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Ce point est réaffirmé plus loin dans le traité, dans un passage où saint Augustin décrit la manière dont doit travailler l’exégète : « […] nihil audacter refellendo, nihil temere adfirmando, dum adhuc dubium est, verum falsumne sit, sive fidei sive scientiæ christianæ ; quod autem doceri potest, vel rerum ratione apertissima vel Scripturarum auctoritate certissima sine cunctatione adserendo. » Ibid., VII, c. 1 : CSEL 28/1, 201 ; PL 34, 355. ↩︎
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Saint Augustin s’est notamment opposé aux historiens égyptiens, qui attribuaient à leur civilisation une antiquité incompatible avec la date de la création de l’homme que l’on peut déduire des généalogies bibliques. De Civitate Dei, XII, c. 11 & XVIII, c. 40 : CCL 48, 365-366 & 635 ; PL 41, 358-359 & 599-600. ↩︎
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Voir les extraits de la constitution Dei Filius et de l’encyclique Humani generis cités dans mon livre pp. 113 & 19. ↩︎
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Cf. Regard de la foi sur l’évolution, pp. 81-86. ↩︎
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Cf. ibid., p. 10. ↩︎
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Cf. ibid., pp. 112-113. ↩︎
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Nuntius ad Pontificiæ Academiæ Scientiarum sodales, n. 6 : AAS 89 (1997) 189-190. ↩︎
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« In plain language, there came a moment in the evolution of hominids when God intervened and injected a human soul into a previously animal lineage (When? A million years ago? Two million years ago? Between Homo erectus and Homo sapiens? Between “archaic” Homo sapiens and H. sapiens sapiens?). The sudden injection is necessary, of course, otherwise there would be no distinction upon which to base Catholic morality, which is speciesist to the core. […] Catholic morality demands the presence of a great gulf between Homo sapiens and the rest of the animal kingdom. Such a gulf is fundamentally antievolutionary. » Obscurantism to the rescue, in The Quarterly Review of Biology 72/4 (December 1997) 398. ↩︎
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Op. cit., n. 3 : AAS 89 (1997) 187. ↩︎
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Richard Dawkins a grand tort de citer ici le biologiste Michael Behe : loin d’avoir été contrarié par le message de Jean-Paul II, cet auteur s’en est immédiatement réjoui (Darwin Under the Microscope, in The New York Times, 29 octobre 1996, p. A25). Sa position est très claire : il rejette le darwinisme, d’où l’hostilité de Richard Dawkins à son égard, mais accepte la théorie de l’évolution. Non seulement il n’est ni créationniste, ni fondamentaliste, mais il parle parfois de la Sainte Écriture en des termes tout à fait scandaleux et indignes d’un catholique (cf. The God of Science, in The Weekly Standard, 7 juin 1999, p. 36). ↩︎
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La double-pensée (doublethink) est un concept introduit par George Orwell dans son roman 1984 : il s’agit de la capacité à tenir simultanément des opinions contradictoires, indispensable pour rester parfaitement soumis à la doctrine mouvante du Parti. ↩︎
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« I suppose it is gratifying to have the Pope as an ally in the struggle against fundamentalist creationism. It is certainly amusing to see the rug pulled out from under the feet of Catholic creationists such as Michael Behe. Even so, given a choice between honest to goodness fundamentalism on the one hand, and the obscurantist, disingenuous doublethink of the Roman Catholic Church on the other, I know which I prefer. » Op. cit., p. 399. ↩︎